D’un point de vue économique & social …

La France est le 4e pays européen le plus boisé avec un taux de boisement de 31% et 16,7 millions d’hectares de forêt en France Métropolitaine1. Cette ressource est à la base de la filière forêt-bois, une filière dont la valeur ajoutée2 s’élève à 26,0 milliards d’euros, soit 1,1 % du PIB en 2018. À titre de comparaison, l’ensemble de l’industrie française représente 12,7% du PIB (2018). 

La filière forêt-bois inclut la sylviculture, l’exploitation forestière, le travail du bois (sciage, charpente et menuiserie, plaquage, panneaux, parquets et pâte), les secteurs de l’énergie, le secteur de la construction, le secteur de l’ameublement et de l’agencement, et le secteur industriel par la production de papier, carton, emballage, palettes etc. Elle porte ainsi 392 700 emplois directs et 62 000 emplois indirects, soit 454 700 emplois au total. Cela représente 1,4% de la population active et 12,4% des emplois industriels français. Selon les chiffres du Conseil National de l’Industrie (CNI), la filière forêt-bois porte davantage d’emplois que la filière du nucléaire ou de l’aéronautique, qui portent respectivement 220 000 et 300 000 emplois, en incluant les emplois indirects. 

À tout cela s’ajoute la capacité de la filière à répondre aux nouveaux besoins (rénovation, nouveaux matériaux…), grâce aux débouchés offerts par la chimie du bois, en particulier avec la substitution du carbone fossile. On pourrait également ajouter à tous ces chiffres la valeur des services écosystémiques rendus par la forêt, comme la purification de l’air, de l’eau, la limitation des effets des catastrophes naturels, la protection contre l’érosion, un réservoir biologique qui représente  un intérêt notamment pour l’industrie pharmacologique, le stockage de carbone etc. Or loin d’être anecdotiques, tous ces services ont un réel intérêt économique. Si nous prenons seulement pour exemple la protection contre l’érosion, les valeurs économiques des dommages évités et des activités permises par cette protection peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros par hectare et par an3.

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Foret de Bercé Jupilles – Sarthe Photographe : Atlanbois

… et environnemental.

La filière forêt-bois a la spécificité de transformer et gérer une ressource durable, naturelle, renouvelable et recyclable. Avant même que la ressource ne soit prélevée, celle-ci séquestre du carbone pendant sa croissance. L’ONF estime que 14,7 millions de tonnes de carbone sont stockées dans les forêts françaises4.  De plus, 1 m3 de bois (forêt, bois et produits du bois) séquestre 1 tonne de CO2. Ainsi, les meubles, bâtiments, palettes et tout autre produit en bois stockent du carbone tout le long de leur cycle de vie. À la fin de ce cycle, lorsque l’objet a déjà été recyclé en palette, en papier etc., il est alors transformé, en granulé ou en plaquette, et utilisé pour produire de l’énergie. Le bois énergie (en granulé, plaquette et bûche) est une alternative durable face à d’autres énergies non renouvelables. Celle-ci représente 9 millions de tonnes d’équivalent pétrole5. Ainsi le bois énergie valorise les sous produits issus de l’exploitation forestière et de la transformation du bois, adoptant de ce fait une démarche de recyclage zéro déchets.

Cette filière a également l’avantage d’être une filière dite sèche, c’est-à-dire que sur toute la chaîne de transformation et valorisation du bois (à l’exception de l’industrie papetière), la consommation d’eau est très faible. De plus, en provoquant l’abattement du transfert des polluants, elle joue un rôle important dans la préservation de la qualité de l’eau en tant qu’épurateur. La forêt est également un réservoir de biodiversité pour la faune et la flore. Enfin, elle stabilise les sols, limitant de ce fait les risques naturels d’érosion, d’éboulements, d’avalanches, etc.

En bref, une filière capable de répondre aux enjeux de demain.

Ainsi la filière forêt-bois répond parfaitement aux enjeux auxquels nous devons faire face, en stockant du carbone, limitant les déchets, nous protégeant contre les risques naturels, et enfin, en offrant une alternative durable à des matériaux et énergies non renouvelables.

1 : Forêts et ressources en bois en France métropolitaine, 2020
2 : La valeur ajoutée est la différence entre la valeur de la production et celle de ses consommations intermédiaires. Ainsi, la valeur ajoutée correspond à la richesse créée. La somme des valeurs ajoutées de tous les producteurs résidant en France constitue le produit intérieur brut (PIB).
3 : http://docs.gip-ecofor.org/public/forestier.pdf
4 : https://www.onf.fr/onf/forets-et-espaces-naturels/+/1f::comprendre-la-foret.html
5https://franceboisforet.fr/le-bois/le-bois-energie